Cette histoire se passe en
1457, dans une petite maison de Clisson.
Louise, une jeune fille de
24 ans, travaillait pour le roi, Charles VII.
Louise avait les cheveux châtains
et bouclés. Son petit visage ovale et bronzé encadrait de
petits yeux bleus malicieux ainsi qu’un petit nez retroussé et
une bouche fine.
Elle était toujours
vêtue d’une longue tunique verte composée de petites broderies
rouges aux extrémités. Elle portait toujours au poignet droit
un petit bracelet d’argent avec pour diamant une petite boule de cristal.
Elle vivait avec ses deux filles,
Hélène qui était brune et Marie qui était
blonde avec des cheveux raides.
Elle portait une longue jupe
noire de laine ainsi qu’un petit châle gris lui retombant sur les
épaules.
Son mari, Pierre, préférait
la chasse au sanglier, plutôt que d’aller de château en château.
En effet, Louise était troubadour.
Comme tous les matins, Louise
allait se rendre au château. Mais ce jour-là, Marie était
malade et Hélène était partie avec son père
garder les chevaux. Louise était débordée car sa fille
avait de la fièvre et toussait.
Le soir, n’y tenant plus, Louise
alla chez le voisin. Il était très riche. Elle lui demanda
:
« - Voisin, je suis venue
te demander si…
- Je sais, soupira t-il,
ta fille est malade et tu es venue me demander de la garder…
- Oui. Je te l’amène.
»
Et sur le champ, elle partit
au pas de course. Quand elle arriva chez elle, son mari était là.
« - Que fais-tu ici
si tôt ? demanda Louise.
- J’étais inquiet
pour notre fille, alors j’ai préféré rentrer. Hélène,
va préparer un bouillon chaud pour ta sœur !
- Il doit y avoir certainement
une autre raison, déclara Louise.
- Oui, il y en a une. Assieds-toi
là, je vais t’expliquer. Quand j’ai traversé le bois, j’ai
entendu une conversation.
- Quelle conversation ?
- Eh bien… Hervé de
Craon aurait dans l’idée d’enlever notre fille et…
- Notre fille ! Marie ?
- Oui Marie mais…
Quelques-uns de ses hommes
de main voudraient voler le crâne de St Maurice dans la cathédrale
d’Angers.
- Mais… Tout cela est très
grave…
- Oui c’est grave, très
grave. Mais qui va l’en empêcher ?
- Moi je veux bien et je vais
même partir sur le champ, déclara Louise fermement.
Après avoir rassemblé
tout son argent, Louise réussit à avoir 700 écus d’or.
« Avec ça, je
réussirai bien à acheter un cheval ou un mulet. » songea
t-elle.
Quelques heures plus tard,
Louise était arrivée en ville. C’était jour de marché
à Clisson.
Quelle agitation !
En arrivant près du
vendeur de chevaux, Louise jeta un regard sur les prix. Un superbe cheval
baie la regardait de ses grands yeux bruns.
« - Vous cherchez quelque
chose ? demanda une voix derrière elle.
- Oui, je cherche un cheval,
un cheval à la fois rapide, calme et obéissant, et qui soit
un fidèle compagnon.
- J’ai tout à fait ce
qu’il vous faut.
- Et j’ai oublié de
vous dire, il faut que ce soit à moins de 700 écus. »
L’homme ne répondit
pas mais lui adressa un petit sourire complice.
Une heure plus tard, Louise
était décidée. Elle allait acheter deux magnifiques
chevaux mais ils étaient trop chers.
- Vous ne pouvez pas me faire
grâce de 100 petits écus ? supplia t-elle.
- Non, madame, répondit
fermement le vendeur.
C’est la loi. Charles VII l’a
affirmé lors de la dernière arrestation d’Hervé de
Craon.
Il resta pensif un moment quand
une petite voix retentit derrière lui :
- Eh ! Papa ! Oh !
- Hein, oui, quoi ?
Louise le tira de ses rêveries
:
- Je crois que votre fils vous
appelle et …
- Oui, oui, je ne suis pas
sourd. Qu’est-ce qui se passe, mon enfant ?
- Maman t’appelle.
- Et bien dis-lui que je ne
peux pas venir maintenant .
- Mais elle a absolument besoin
de toi !
- Non ! ! Non, non et non !
!
- Bon ben …
Pendant ce temps, Louise se
glissa à pas de loup hors de la dispute. L’homme paraissait bien
énervé. Elle l’entendit marmonner mais n y prêta guère
attention.
Quelques heures plus tard,
Louise avait acheté une mule et une charrette. A la fin de ses
achats, Louise donna un nom à sa bête et à la charrette
:
« La mule : Hornela,
et la charrette, la Clissonette. »
Elle revint chez elle, épuisée.
Il faisait nuit. Elle rentra sa mule dans l’étable et cacha sa
charrette dans les fourrés. Le lendemain matin, elle se leva avant
tout le monde. Elle prit un petit déjeuner, et avant de partir, elle
déposa un baiser sur le front brûlant de sa fille. En arrivant
à l’étable, elle pensa :
« C’est fou quand même
que l’enfant du vendeur ne soit pas enlevé. Cela m’intrigue. »
Elle partit faire un petit
tour sur le dos, très confortable d’Hornela, pour se rafraîchir
les idées et se détendre.
Le 23 mars 1457, Marie était
guérie. Elle gambadait d’un bout à l’autre du pré,
avec Hornela.
Louise se rendit au château
d’Hervé de Craon. Près du pont-levis, deux gardes l’interpellèrent
:
« - Halte-là !
Que voulez-vous ?
- Je voudrais parler au
roi Hervé de Craon.
- Tu es troubadour ?
- Oui.
- Alors, entre. »
Louise entra. Elle traversa
le château et le trouva bien vaste. Elle n’imaginait pas Hervé
de Craon aussi riche et puissant pour s’offrir une aussi grande demeure.
Lorsqu’enfin elle arriva devant le seigneur, elle ne sentait plus ses jambes.
Elle s’inclina faiblement devant lui.
« - Sire, je suis venue
vous demander si vous vous rendez compte des crimes que vous commettez en
ce moment. »
- Des crimes ! Laisse-moi rire
! Premièrement, il faut des preuves ; deuxièmement, je n’ai
jamais commis de crimes. Personne ne croira un mot de ce que tu dis !
- Alors attendez quelques jours
et je reviendrai vous voir. »
Louise, furieuse, quitta le
château. Lorsqu’elle arriva devant chez elle, tout le monde était
à table. Pierre demanda :
« - Alors ?
- Eh bien, je suis furieuse.
Hervé de Craon ne prend pas au sérieux ce que je lui dis.
- C’est vrai que tu n’as pas
l’air réjoui ! S’exclama Hélène.
- Et que tu fais une tête
d’enterrement ! Renchérit Marie
La sœur de Louise était
là :
- Voyons Louise, ne te mets
pas dans des états pareils. Passe une bonne nuit, ça ira
mieux demain. »
Jeanne ne croyait pas si bien
dire. Le lendemain, pour Louise, la journée ne s’annonçait
pas belle.
Et même terrible. Louise
avait ce sentiment. Le matin se passa bien.
Mais dans l’après-midi…
Les ennuis commencèrent.
Pierre demanda :
« - Marie, va emmener
Ginet et Harpon au pré, ils en ont besoin.
- Oui papa, j’y cours. »
Ginet et Harpon était
deux magnifiques chevaux alezans tous deux aussi espiègles l’un
que l’autre.
Pour arriver au champ, Marie
devait traverser le bois. Son bâton à la main, Marie avançait
cahin-caha, toute joyeuse. Soudain, elle fut prise de peur. Harpon, lui,
se cabra, puis partit au grand galop. Ginet fit de même. Marie poussa
tout à coup un hurlement de terreur. Avant qu’elle n’ait pu faire un
geste, deux gardes l’empoignèrent et l’enfermèrent dans un
sac de jute. Marie se débattit et son chapeau de laine tomba à
terre.
La nuit tombait. Louise et
Pierre étaient fous d’inquiétude. Louise dit :
« - Pierre, j’ai peur
pour notre fille. Demain à l’aube, je partirai la chercher. »
Le lendemain, Louise partit
en direction du bois. Elle marcha longtemps, quand enfin, elle découvrit
Harpon amaigri et écorché. Elle l’emmitoufla dans sa cape
de tissu froissé et le laissa.
Après avoir fait quelques
pas, elle aperçut le petit chapeau de laine vert. Elle le ramassa.
Trois petites larmes coulèrent sur ses joues et tombèrent
dans le chapeau.
Elle rentra chez elle, tête
baissée. Lorsqu’elle fut de retour à la maison, elle se jeta
dans les bras de son mari et fondit en larmes. Elle articula entre deux
hoquets :
« - Marie… a été
enlevée… j’ai retrouvé… son chapeau… et Harpon… il est dans…
la forêt…
- Vite, il faut partir immédiatement
! S’exclama Pierre. Sèche tes larmes, et allons-y !
Hélène, qui avait
entendu le dernier mot, s’écria :
- Attendez-moi, je viens avec
vous !
Louise déclara:
- Toi, Pierre, pars avec Hélène
dans la forêt, moi, je vais prévenir Charles VII. »
Elle bondit sur le dos d’Hornela
sans même prendre le temps de la seller, et siffla son chien.
Elle partit au galop.
Deux heures plus tard, elle
était au château. Les gardes qui la connaissaient bien, la
conduisirent dans la salle du trône. Là, elle resta figée
de stupeur. La salle était magnifique.
Une voix grave et rauque la
tira de sa rêverie :
« - Eh ! Vous êtes
venue pour me parler, je suppose, pas pour rêvasser.
- Oh ! Oui excusez-moi. Je
suis venue pour vous parler des crimes que commet Hervé de Craon
en ce moment.
- Des crimes ? ! Gaaaardes
! Regroupez-vous tous, et formez une armée ! Exécution !
»
Quelques minutes plus tard,
tous les soldats de Charles VII étaient en place. Hornela, fatiguée
par le voyage, dormait à l’écurie.
Louise dut se contenter d’un
cheval moins rapide. Trois heures plus tard, l’armée arriva devant
le château de René VI.
Louise proposa :
« - Si on allait chercher
du renfort ?
- Excellente idée. Répondit
l’un des soldats.
Quelques heures après,
une armée de 10 000 hommes put partir pour Champtocé.
Deux jours plus tard, le château
était assiégé.
Il restait à Louise
à retrouver le crâne de St Maurice et les enfants.
L’un des soldats, Jean, proposa
:
- Et si on faisait prisonnier
Hervé de Craon ?
- D’accord. Mais pendant que
vous le faites prisonnier, Jean, Pierre, et moi allons commencer les fouilles
dans le château. Renchérit Louise. »
- Regardez ! S’exclama Jean,
j’ai retrouvé le crâne de St Maurice ! Amène-moi le
sac, Pierre !
- Maintenant, il faut retrouver
TOUS les enfants, affirma Louise.
- Maman… Maman…
Louise avait parlé trop
fort. Un faible appel tremblant était parvenu à ses oreilles.
- Ca venait d’en bas, dit Pierre.
- Vite, allons-y ! S’exclama
Jean.
- Ces prisons sont vraiment
profondes, on se croirait dans les entrailles de la terre, s’écria
Pierre.
- Maman, Maman…
- Papa, maman, au secours
!
- Les enfants, continuez à
crier, qu’on puisse vous repérer.
Après quoi, Louise,
Jean et Pierre parvinrent enfin dans la prison.
- Tu as une hache ? Demanda
Louise à Jean.
- Non, mais cette épée
devrait suffire.
Quelques coups d’épée
suffirent en effet. Marie, folle de joie, se jeta dans les bras de sa mère.
- Ma fille…
Les deux garçons, tellement
émus, en pleurèrent de joie.
- C’est trop … romantique…
- Mais, j’y pense, Charles
VII n’avait-il pas prévu un bûcher pour brûler ce
cher Hervé de Craon ?
- Oh si!
- Alors allons-y !
Le bûcher fut grand.
On prépara un somptueux repas.
Vers la fin de la soirée,
on brûla ce cher Hervé de Craon. Louise fut récompensée
et maintenant, elle habite carrément un château.
Mathilde
La grande aventure de Richard Cœur de Lion
Vers 1192, le roi d’Angleterre,
duc d’Aquitaine, duc de Bretagne, comte d’Anjou et du Maine, Richard
Cœur de Lion revenait d’une croisade, où il devait combattre contre
les ennemis des chrétiens qui avaient envahi Jérusalem. Il
était parti avec le roi de France, Philippe Auguste en 1190.
Richard Cœur de Lion qui
avait 33 ans et Philippe Auguste 25 ans avaient obtenu la paix des musulmans
en septembre 1192, la croisade pouvait enfin s’arrêter et les chrétiens
pouvaient reprendre leurs terres sans aucun problème car les musulmans
étaient en paix avec eux.
Richard était seul
à Jérusalem depuis que Philippe Auguste était reparti
en France pour reprendre le pouvoir, alors, il n’osait pas attaquer certains
autres pays. Il décida de se diriger vers la France en bateau. Richard
partit à la recherche d’un navire pour lui et son armée. Il
commença à chercher un port et quelque temps plus tard, il
en trouva un magnifique où il y avait énormément de
bateaux.
«- Enfin, voilà
un port ! Nous allons pouvoir retourner en Angleterre, et je suis sûr
que si le temps le permet et s’il n’y a pas de tempête, nous fêterons
NOËL en Angleterre !
- Oui, c’est exactement ce
que je pensais! Reprit un homme.
- Cette affaire ne semble
pas s’échapper de nos mains ! Dit joyeusement un autre homme.
»
Ils rejoignirent le port
très content d’avoir fait cette trouvaille et appelèrent
un responsable :
« - Pouvez-vous nous
confier un bateau, j’ai avec moi trente-six hommes et nous voulons retourner
en Angleterre. Quel est votre prix ? Questionna Richard.
- Quarante cinq pièces
d’or, répondit le responsable.
- J’ai une bourse de quarante
pièces d’or ! Ca vous suffira ? Demanda Richard.
- Oui, largement, mais je veux
vous offrir quelque chose, une tranche de pain bis et un p’tit verre de
vin pour tout le monde. Vous êtes d’accord ?
- Oui, répondirent tous
les hommes. »
Ils mangèrent leur pain
et burent leur vin tout joyeux. Mais tout à coup, un garde arriva
à cheval. Il chercha Richard et lui dit :
« - Bonjour Richard,
je suis un garde du duc de Flandre, il m’a ordonné de vous remettre
ce message !
- Merci, garde. »
Il était écrit
:
A sa Majesté
Richard Cœur de Lion.
Sire,
Je viens
vous apprendre que Jean sans Terre s’est allié avec Philippe Auguste.
Ils comptent
faire des projets ensemble. Je vous conseille de revenir très
rapidement pour bien contrôler la situation. Attention au duc d’Autriche,
il est très dangereux. Il souhaite vous arrêter, je vous propose
de vous déguiser. Ainsi, les alliés du duc d’Autriche ne vous
reconnaîtront pas.
Votre très cher ami,
le duc de Flandre
Quand il eut fini de lire
cette lettre, il s’inquiéta et dit à ses hommes :
« - Sur ce message, on
me dit que Jean sans Terre et Philippe Auguste se sont alliés pour
faire des projets ensemble et le duc d’Autriche souhaite m’arrêter.
Il va falloir que l’on fasse très attention à lui et à
ses alliés et en même temps il faudra se rendre très
vite en Angleterre pour en reprendre le pouvoir. Responsable, voici l’argent
et dépêchez-vous de nous trouver un bateau très rapide
!
- Sire, je ferai le plus
vite possible. »
Un quart
d’heure plus tard, le responsable du port leur avait préparé
un bateau. Ils montèrent tous accompagnés du responsable
qui indiqua à Richard les points particuliers du bateau.
« - Merci, je crois que
je vais m’y retrouver ! Allez, partons, nous n’avons pas de temps à
perdre. »
Et ils partirent en direction
de l’Angleterre. Quelques heures plus tard, ils arrivèrent en
Autriche.
Là eut lieu une très grande tempête et ils
durent s’arrêter pour que le bateau ne s’engouffre pas dans la mer.
Ils s’arrêtèrent sur une plage immense tout près du
royaume d’Autriche.
Richard prit la parole :
« -
Je vais suivre les conseils du duc de Flandre. Il faut absolument que je
me déguise en pèlerin, comme ça, aucun garde ne me
reconnaîtra !
- Dans le bateau, j’ai trouvé
une tenue de pèlerin, on pourra l’empreinter ! Reprit un garde.
- Je suis certain que si je
mets cette tenue, personne ne me reconnaîtra. »
Richard enfila la tenue
de pèlerin très rapidement et quelques minutes plus tard,
il était fin prêt à passer par le royaume d’Autriche.
- « Personne ne doit
savoir qui je suis, dit Richard.
- Allons dans une maison pour
y trouver refuge.
Et ils traversèrent
toutes les terres de ce puissant ennemi. Ils virent une maison où
il semblait n’y avoir personne à l’intérieur. Ils entrèrent
très discrètement afin que personne ne les remarque.
Quelques heures plus tard,
ils étaient installés dans la cabane. Celle-ci était
assez grande pour y loger trente-huit hommes.
Tout à coup, des
gardes passèrent dans les environs, entendirent des bruits singuliers
et parlèrent entre eux :
« - C’est bizarre, d’habitude,
il n’y a personne dans cette cabane, c’est peut-être les personnes
qui ont accosté près de notre royaume, sur une plage.
- Il vaut mieux que l’on
aille jeter un p’tit coup d’œil. »
Et ils se dirigèrent
vers la cabane.
« - Ouvrons vite! Lança
un des deux gardes.
- Toc, toc, toc, nous sommes
des gardes du duc d’Autriche. Qui êtes-vous ? Ouvrez-nous vite
! Cria un garde. » Richard ouvrit la porte et dit :
« - Je suis celui que
vous cherchez, le roi d’Angleterre.
- Et qui sont ces hommes
?
- Ce sont mes gardes, ils
m’ont accompagné. »
Les gardes du duc d’Autriche
lui ordonnèrent de venir avec eux pour l’emmener auprès
du duc et de ses hommes afin de devenir esclaves du duc d’Autriche.
Quelques minutes plus tard,
ils arrivèrent à quelques pas du pont-levis. Les deux gardes
prononcèrent le mot de passe qui était : « Putréfaction
». Le pont-levis s’ouvrit et ils entrèrent dans la cour du
château, le duc d’Autriche y trônait fièrement, il ne
put s’empêcher de rigoler en voyant deux gardes pas du tout malins.
Il prit la parole :
« - Je suis très
content de vous, gardes, vous avez arrêté Richard, vous emmènerez
ce pauvre roi d’Angleterre demain à l’aube en Allemagne dans la
prison de l’Enfer. Et je veux qu’il soit dans la prison vers midi. C’est
un ordre.
- A vos ordres ! Répondirent
les deux gardes. »
Et le lendemain matin, ils
partirent comme l’avait dit le duc d’Autriche, vers la prison de l’Enfer
et arrivèrent à 11h45 à la prison.
Pendant qu’ils avaient
parcouru le trajet d’Autriche jusqu’en Allemagne, l’ennemi de Richard
avait envoyé une lettre à l’empereur d’Allemagne. Celle-ci
disait qu’il fallait emprisonner Richard Cœur de Lion et que la rançon
pour que Richard sorte de prison devait être de 15000 pièces
d’or.
Depuis une heure déjà,
Richard était enfermé dans la prison. L’empereur d’Allemagne
avait reçu la lettre et demanda de l’encre, un parchemin et une
plume pour écrire une lettre à Aliénor afin de lui annoncer
la mauvaise nouvelle et la demande de rançon. La lettre expliquait
:
Lettre destinée à Aliénor d’Aquitaine
Je voudrai
vous annoncer que Richard est dans ma fabuleuse prison de l’Enfer, il
a été arrêté par le duc d’Autriche.
Pour qu’il sorte, la rançon est de 15000 pièces
d’or. Sinon, vous risqueriez de ne jamais le revoir.
Pour l’instant,
il est de bonne humeur, mais les gardes le traitent durement. Je vous
conseille de payer avant un an, sinon, j’augmente la somme de deux fois
plus.
L’Empereur d’Allemagne
Il envoya un de ses gardes
porter le message à Aliénor d’Aquitaine, la mère
de Richard Cœur de Lion. Le garde porta comme prévu le message à
Aliénor d’Aquitaine.
Quand elle eut le message
en main, elle fut terrifiée d’apprendre cette mauvaise nouvelle.
Elle devait payer avec l’Angleterre, la rançon de 15000 pièces
d’or.
Elle envoya un garde mettre
des annonces dans toute l’Angleterre, pour que chacun donne de l’argent
afin que Richard Cœur de Lion sorte de prison.
Les quelques annonces distribuées
dans l’Anjou rapportèrent quelques pièces d’or.
Six mois plus tard, il
y avait 14084 pièces d’or, il manquait 916 pièces d’or alors
Aliénor d’Aquitaine décida d’annoncer la mauvaise nouvelle
à tout l’Anjou afin que la somme augmente. On récupéra
1005 pièces d’or. La somme totale récoltée fut de 15089
pièces d’or.
Richard pouvait maintenant
sortir de prison et en plus, il y avait une somme plus élevée
que la rançon demandée.
Aliénor d’Aquitaine
alla chercher elle-même la somme obtenue en Anjou.
Mais, pendant ce temps,
en France, des seigneurs profitèrent de la captivité de Richard
Cœur de Lion pour attaquer ses châteaux.
Il avait trente-quatre châteaux.
Jean Sans Terre, le frère
de Richard en profita pour essayer de se proclamer roi d’Angleterre. Aliénor
d’Aquitaine décida d’aller porter elle-même la rançon
en Allemagne par crainte des voleurs. Elle partit en compagnie d’un de ses
gardes, en février 1194 au crépuscule pour que personne ne
la rencontre au cours de son chemin jusqu’en Allemagne.
Elle arriva en Allemagne
à l’aube et chercha longuement la prison de l’Enfer. Elle arriva
un peu plus tard que prévu. Le garde et Aliénor entrèrent
dans la cour en prononçant le mot de passe.
Ils cherchèrent
l’Empereur d’Allemagne et le trouvèrent au bout de la cour. Aliénor
prit la parole :
« - Bonjour, Empereur
! Garde laissez-nous !
- Bonjour, Aliénor
d’Aquitaine, vous venez sans doute m’apporter la rançon ?
- Oui, c’est exact, nous
venons apporter la rançon, mais il a 89 pièces d’or en plus,
j’espère que ça vous suffira ?
- Oui, j’accepte !
- Voici tout l’argent de
la rançon, dit Aliénor en montrant tous les gros sacs qui
étaient dans la charrette.
- Merci, je vais vous conduire
jusqu’à lui, il est dans la prison 44 ! »
Aliénor partit en compagnie
de l’Empereur d’Allemagne vers la prison de Richard. A quelques pas de la
prison, l’Empereur chercha la clé de la prison et appela un garde
:
- Garde, allez me chercher
la clé de la prison 44 et dépêchez-vous !
- J’y vais. »
Il partit chercher les clés
et il les remmena aussitôt :
« - Voilà les
clés !
- Merci ! Et maintenant,
partez. »
L’Empereur ouvrit la porte
de la prison et Richard fut si content en voyant sa mère qu’il courut
dans ses bras et déclara :
« - Mère, j’ai
cru ne jamais vous revoir !
- Moi aussi, cher fils
! »
Ils étaient si heureux
qu’ils ne pensaient même plus à partir.
Soudain, l’Empereur gronda :
« - J’espère que
vous ne comptez pas rester toute la nuit. Il se fait tard, et ici, nous
n’avons pas que ça à faire !
Nous allons rentrer, seulement, nous voulions parler de toutes les
aventures de mon cher fils, Richard, dit d’une air sec, Aliénor.
- Hé bien ! Vous
vous raconterez tout ça sur le chemin du retour et maintenant, partez
d’ici en vitesse ! Hurla l’Empereur.
- Calmez-vous, nous allons
partir ! Reprit Richard. »
Richard et Aliénor partirent
vers l’Angleterre avec le garde qui avait accompagné Aliénor
lorsqu’elle était partie pour rejoindre son fils.
Ils discutèrent
joyeusement de la grande aventure de Richard.
Le lendemain, ils arrivèrent
en Angleterre, près du château de Richard où la foule
les attendait, Richard fut acclamé par cette immense foule, chacun
voulait lui demander de ses nouvelles mais il ne pouvait pas répondre
à tout le monde, alors Aliénor décida d’organiser un
grand rassemblement où chacun pourrait connaître la grande aventure
de Richard Cœur de Lion.
Cette fête était
prévue le lendemain soir avec toute la foule dans la cour du château.
Richard devait faire un grand discours et raconter toute son aventure.
Aliénor envoya des gardes pour fabriquer une estrade, mais elle se
demandait où on la mettrait. Et Richard eut une très bonne
idée :
« - Si on la plaçait
au centre de la cour, toutes les personnes présentes pourraient
m’entendre sans difficulté.
- C’est une merveilleuse
idée. Je vais faire appel aux gardes pour leur dire de l’installer
au centre de la cour. Gardes, installez l’estrade au centre de la cour !
- A vos ordres ! Répondirent
les gardes.
Les gardes l’installèrent
au centre de la cour et tout fut prêt pour accueillir toute la foule
qui était présente la veille. Le soir venu, les personnes arrivaient
peu à peu et quand la cour fut remplie. Richard commença son
long discours sur la magnifique estrade que lui avaient préparée
les gardes. Il commença par raconter la croisade puis son envie de
revenir en Angleterre, la recherche d’un bateau, la tempête, la maison
qui avait servi de refuge, l’arrestation du duc d’Autriche, l’entrée
en prison et enfin son retour en Angleterre. A la fin du discours, chacun
fut heureux de connaître son aventure. Mais soudain une personne
appela Richard et lui dit :
« - Il y a Philippe Auguste
et Jean sans Terre qui ont attaqué vos châteaux ! »
Richard fut surprit quand
il entendit ces mots, mais tout se passa très bien, il réussit
sans problème à récupérer tous les châteaux
qu’avaient attaqué Jean sans Terre et Philippe Auguste. Après
avoir récupéré tous ses châteaux, chacun fut très
heureux que l’Angleterre retrouve son ambiance habituelle. Et son aventure
se finit ainsi.
FIN
Marina